A156 Apistogramma uaupesi (Kullander 1980)

Classification et nom scientifique:
A156 Apistogramma uaupesi (Kullander 1980) est classé dans le groupe pertensis et complexe iniridae.

Étymologie:
En référence au bassin de l'Uaupés.

Synonymes:
Apistogramma sp. "Blood-throat", Blutkehl Apistogramma, Rotkeil Apistogramma, Segelflossen Apistogramma.

Origine et répartition géographique:
Brésil, bassin de l’Amazone, dans les igarape du Rio Uaupés du coté de Trováo, Rio Urubáxi et quelques parties du Rio Negro (à Barcelos et Manaus).
Colombie partie haute du Guaviare, Rio Atábapo et Venezuela sur toute la partie supérieure et affluents du Rio Orinoco.

Identification et dimorphisme:
Mâle imposant et élancé jusqu'à 90mm, coloré principalement de gris.
Les opercules branchiaux sont de couleur jaune (pas chez tous les sujets) parsemées de tâches aux reflets bleu ciel métal.
La nageoire dorsale est ample (hauteur équivalente à celle du corps) et non pourvue d'épines distinctes contrairement à la plupart des espèces du genre.
La nageoire caudale est en forme de lyre arborée d'un quadrillage et de couleur jaune/orange sur la zone du pédoncule.
Les nageoires pelviennes sont longues et la nageoire anale est principalement pourvue de reflets bleu ciel.
Dans un comportement territorial et d'intimidation, le mâle laisse apparaitre des zones et tâches de couleur pourpre sur toutes ses nageoires et son cou ("blood-throat" Apistogramma).
Femelle plus petite 50mm, gris terne sur la partie supérieur, et j'aune d’œuf sur la partie inférieure.
Complètement jaune/orange vif en période de garde.
La nageoire caudale est ronde et tronquée, les nageoires pelviennes sont fines et peinent généralement à atteindre la zone de la nageoire anale. Les nageoires pelviennes laissent apparaitre une légère couleur noire translucide plus ou moins apparente selon l'état d'humeur.

Comportement social:
Comportement d'un couple en bac spécifique plutôt pacifique hors période de reproduction.

Maintenance et cohabitation:
A. uaupesi vivent en colonie dans différents biotopes qu'ils choisissent:
dans des litières de feuilles mortes, sur des fonds vierges et sablonneux mais aussi dans de vrais biotopes rocailleux.
À l'exception de leur morphologie plus imposante, A. uaupesi se comportent similairement à A. diplotaenia qui vivent eux aussi en colonie (la taille de la colonie varie en fonction de la hiérarchie et de la force du courant). On peut trouver une moyenne de 18 sujets au m² dans les litières de feuilles tout comme A. diplotaenia;14 sujets au m² dans les fonds sableux vierges et 15 sujets sur les fonds rocailleux (selon Römer)
L'eau est très souvent noire et peu profonde, le courant est très faible à quasi nul.
Le pH est situé entre 3.5 et 5, conductivité souvent très faible (proche zéro), température entre 26 et 31°c.

Régime alimentaire:
Omnivores, ils s'adaptent aux nourritures sèches et proies surgelées, bien que le mieux resteront les proies vivantes.

Reproduction:
La femelle pond sur substrat caché, le mâle féconde ensuite les ovules.
Théoriquement la femelle garde la ponte, le mâle garde le territoire mais nous ne sommes jamais à l'abri d'une garde bi-parentale.

Observations personnelles:
J'ai acquis ces poissons fin Février 2011 par le biais de Charly Eon qui les a pêché dans la partie basse du Rio Demini
(confluence avec le Rio Araçá).
Un lac se vidait de lui même directement dans le Rio Demini par un petit cours d'eau sablonneux,
les poissons furent trouvés dans les racines d'arbres le long des berges (fin Octobre 2010).


En aquarium, les premières tentatives de reproductions avec cette espèce furent infructueuses.
J'ai par la suite compris sous les conseils d'un collègue que l'acidité de l'eau était la cause de ces échecs, elle ne l'était pas suffisamment.
J'ai ensuite tenté de faire reproduire le couple en eau très acide et ce fut un succès à plusieurs reprises.
Les poissons se sont reproduits une première fois à pH 4,6 à 28°c donnant naissance à un peu plus d'une cinquantaine d'alevins, une seconde fois à pH3,5 à 25°c donnant cette fois-ci une production de plus de 200 ovules
(cf. photo), plus de 150 alevins nagèrent librement par la suite.
Plus tard une ponte à 5,5 de pH n'a pas été fructueuse, les ovules n'étaient pas viables résultant je pense, d'un pH pas suffisamment acide.
De mémoire, un autre collègue a réussi à reproduire cette espèce à 5,1 de pH.
J'en conclue et cela n'engage que moi, que la viabilité des pontes se situe à pH5.1 ou inférieur.
Apistogramma uaupesi est par conséquent et pour une maintenance optimale, un poisson d'eau très douce et très acide.
Par la suite avec un nombre d'individus conséquent, je me suis permis de tenter la maintenance en trio
(1M/2F dans un aquarium de 80cmx40cm) qui fut un échec total.
Dans un premier temps la femelle dominante a tué la femelle dominée; j'ai introduit une nouvelle femelle pour compenser la première perte, il y a eu reproduction, et là c'est le mâle qui a tué les deux femelles pour s'approprier la garde exclusive des alevins.
Cette garde paternelle n'alla pas loin, le mâle, le père, fini par dévorer toute sa descendance quelques jours plus tard.